Maillot de bain et doudoune

Récit de l’étape de Rio Grande (Brésil) à Montevideo (Uruguay), du 4 au 15.11.2016

On vous avait laissé à Rio Grande, après une journée de repos bien ensoleillée. Nous aurions bien pu rester un peu plus longtemps dans notre hôtel d’époque sympathique, mais il s’agit de profiter du beau temps et des vents favorables. Nous repartons donc après le buffet de petit-déjeuner – très maigre comme presque partout au Brésil – et trouvons notre chemin pour sortir de la ville. Nous tombons rapidement sur une piste cyclable que nous suivons jusqu’à sa fin, puis nous rejoignons une plus grande route mais avec toujours assez d’espace pour nous cyclistes.

Piste cyclable à Rio Grande

Pour atteindre la route BR471 vers le sud, nous devons emprunter une route marquée comme autoroute sur notre application, nous avons quelques appréhensions mais il n’y a pas de vraie alternative (hormis des chemins non asphaltés, en général d’assez mauvaise qualité ici), donc on tente notre chance. Pour finir ces 5 kilomètres de route seront plutôt agréables, sur une très large bande d’arrêt d’urgence avec un bon asphalte, un peu de circulation mais rien de dramatique. Puis nous rejoignons notre route vers le sud, beaucoup plus tranquille. Nous retrouvons notre paysage habituel de champs (surtout des rizières), pâturages, vaches, chevaux, petites maisons de ferme, et toujours tout plat.

L’après-midi nous traversons la station écologique du Taim, inclus dans le patrimoine naturel de l’Unesco, un paysage de lagunes connu pour sa faune diverse, surtout les oiseaux. Mais beaucoup de gens viennent ici pour voir les capivara (ou capybara), aussi connus (en tout cas en Europe) comme cochon-d’inde géant. Et effectivement, il y en a des dizaines, voire des centaines.

Attention, animaux sur la route – effectivement il n’y en a beaucoup sur la route, mais seulement des morts. De différentes formes, au choix : émincé, haché, ou la version « schnitzel » :

Il y en a vraiment beaucoup de ces animaux morts sur la route, malgré la clôture érigée de part et d’autre de la route pour les empêcher de traverser. Il y a donc une odeur d’animal mort qui nous accompagne tout au long de ce tronçon…

Mais on vous rassure, il y avait aussi plein de vivants:

Nous avons recherché les possibilités de logement le long de cette route avant de partir, car il n’y a que peu de villages. J’ai trouvé la page facebook d’un camping que disait se situer au kilomètre 563. Nous poussons donc les pédales pour essayer d’y arriver – ce sera la plus longue journée de notre voyage, 113 kilomètres ! Mais le terrain plat, le beau temps et le vent favorable nous aident et ce n’est pas particulièrement dur d’y arriver. Et comme promis, au KM 563 il y est, ce camping !

C’est une petite ferme, où un couple élève toute sorte d’animaux et cultive un potager, avec un petit terrain de camping. Le propriétaire semble d’abord un peu hésitant, il n’y a pas d’électricité en ce moment et nous serons peut-être pas très confortables… Mais ensuite il nous laisse y installer et nous fait même un prix. Sa femme nous vend une laitue et des œufs, elle nous montre un veau âgé de 5 jours qui a perdu sa mère et un petit cochon pas beaucoup plus âgé qui était « de trop », donc elle les élève au biberon. Nous sommes les seuls dans le camping et pouvons donc utiliser librement les installations, qui sont simples mais bien entretenues.

Plus tard, le propriétaire vient s’asseoir avec nous pour fumer sa cigarette. Il nous avoue que nous sommes les premiers cyclistes qu’il accepte dans son camping, car pour lui tous les cyclistes (comme les motocyclistes par ailleurs, qui voyagent aussi beaucoup sur cette route) sont des voleurs potentiels ! Mais il a été rassuré car nous sommes en couple et parlons portugais… Donc il accepte volontiers les voyageurs en voiture et autocaravane, mais pas les cyclo-voyageurs. Bon, espérons que nous ayons fait bonne impression et contribué à ce qu’il change d’avis, car son camping est vraiment magnifique.

Le lendemain nous partons pour une autre longue journée. Je sens la fatigue dans les jambes, mais le vent est toujours favorable et le soleil brille. Nous faisons un stop dans le café d’une station-service pour le deuxième petit-déjeuner et une séance Wifi, et plus tard nous nous arrêtons dans un abri-bus pour manger. Nous sommes vites rejoints par deux hommes qui travaillent dans le coin, nous parlons un moment avec Jefferson qui nous raconte les origines européennes de sa famille et qui nous écoute raconter notre voyage. Le contact avec les gens au Brésil est toujours très agréable, ils viennent volontiers parler un peu mais sont toujours très respectueux, demandent avant de prendre des photos de nos vélos, et nous laissent ensuite tranquille pour manger.

Vue typique de la route 471 – un peu ennuyeux par moments…

Après 110 kilomètres nous arrivons à la ville de Santa Vitória do Palmar, une petite ville de province qui a gagné un peu en importance grâce à un parc éolien géant. Il y a donc plusieurs hôtels dont nous faisons le tour pour en trouver un pas cher et sympathique, où nous pouvons même sécher un peu notre tente dans la cour intérieure.

La piste cyclable de Santa Vitória

Le lendemain nous partons pour les derniers kilomètres au Brésil, comme ça a passé vite ! Nous traversons le parc éolien et arrivons rapidement au poste frontière du Brésil où nous recevons notre tampon de sortie.

Quelques kilomètres après nous arrivons à Chuí (ou Chuy en espagnol), la ville frontière. La frontière entre le Brésil et l’Uruguay sépare la ville en deux, mais la circulation est libre et c’est une sorte de duty-free géant. Nous sommes dimanche, mais du côté de l’Uruguay beaucoup de magasins sont ouverts et les brésiliens sont en train de faire du shopping.

Nos vélos devant un duty free

Du côté de l’Uruguay, changement de mentalité : On nous prend en photo, on prend en photo nos vélos, on touche nos vélos (sans demander), on klaxonne fort pour nous dire bonjour… nous avons un peu l’impression d’être de retour en Espagne !

Nous passons à l’information touristique qui nous donne une carte utile, puis nous nous dirigeons vers un bureau d’échange pour échanger notre argent brésilien. Le bancomat ne veut pas accepter nos cartes suisses, nous nous disons que nous allons bien en trouver plus tard et partons en direction de la sortie de la ville et du poste frontière uruguayen.

Tampon d’entrée dans les passeports, nous continuons notre route. Le paysage ne change pas beaucoup à première vue – pâturages, vaches, chevaux. Sauf là, au lointain….

…des collines ! Elles ne sont pas bien hautes, mais il nous semble que ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas vues ! La route est plus étroite qu’au Brésil, les voitures semblent plus pressées de nous dépasser, bref la première impression n’est pas toute agréable en venant du Brésil. Nous sommes tout de suite impressionnés pas les vieilles voitures qui roulent ici, on se croit dans un musée d’automobiles.

Camping dans les années ’80?

Nous nous arrêtons à une station-service et à un village, mais nous ne trouvons pas de bancomat. Soit ils ne fonctionnent qu’en été, soit ils ne fonctionnent pas avec les cartes étrangères. Bon, on a un peu d’argent, on se dit qu’on se débrouillera…

Arrivés au parc national Santa Teresa, nous visitons le fort, construit par les portugais, puis détruit et reconstruit pas les espagnols. Pour y arriver nous faisons notre première vraie montée depuis que nous sommes arrivés en Amérique du Sud (en fait on avait fait une montée courte et raide à Porto Alegre, et une autre après la sortie de la ville, mais ensuite tout était plat).

Puis nous nous dirigeons vers l’intérieur du parc pour retrouver le camping. Nous trouvons effectivement des emplacements numérotés (il semble en avoir 2000), mais pas d’accueil ni de sanitaires. Nous pédalons donc vers la réception du parc marquée sur notre carte, où une réceptionniste distraite et désagréable nous demande 300 pesos et nous explique sommairement où se situent les emplacements. Elle nous dit aussi que non, on ne peut pas payer avec carte dans le magasin et le restaurant du camping… Ce qu’elle ne nous dit pas, c’est que de toute façon tout est fermé dans le camping, c’est encore la basse saison.

Donc retour vers les emplacements, on trouve effectivement un coin où il y a quelques autres campeurs. On fait d’abord un tour à la plage pour un bain rapide dans l’Atlantique, première fois du côté américain dans ce voyage ! L’eau est fraîche mais ça fait du bien après cette journée ensoleillée et chaude.

Sur le chemin de retour nous passons un restaurant, ils ne sont pas ouverts pour le dîner mais le gérant nous vend du poulet grillé et du riz à emporter qu’on réchauffera sur notre réchaud. Heureusement pour nous il est d’accord d’accepter des dollars et de nous donner le change en pesos. En fait, les dollars sont acceptés presque partout en Uruguay et ça valait bien la peine d’en prendre ! Ils nous ont sauvé de notre « ration-secours » de nouilles chinoises.

Nous partons donc trouver un emplacement pour notre tente, nous en choisissons un à l’écart de la route mais assez proche du bâtiment des sanitaires. Miguel part prendre la douche mais revient quelques minutes après – les sanitaires sont fermés et il n’y a pas d’eau ! Il repart à vélo en direction d’un autre bâtiment plus loin, et revient ayant bien pris sa douche, mais l’était des sanitaires est déplorable et avec sa description des lieux je n’ai plus très envie d’une douche. On découvre qu’il y a des emplacements plus proches de la route, mais avec un robinet d’eau et des prises électriques, donc on décide de bouger la tente et je me lave au robinet. Nous craignons que l’état de ce camping ne présage rien de bon pour la suite des campings en Uruguay… Des surfeurs brésiliens sont installés pas loin de chez nous, ils sont aussi un peu étonnés mais c’est aussi leur premier jour ici, donc ils n’en savent pas plus. Quand la nuit tombe il commence rapidement à faire froid… et nous devons sortir les pulls et doudounes alors que nous étions en maillot de bain peu de temps avant!

Notre premier emplacement, avant de bouger pour un endroit avec un robinet et des prises électriques.

Nous nous réveillons dans le brouillard et l’humidité. Après notre routine matinale un peu plus rapide que d’habitude, nous partons dans le brouillard, qui se dissoudra en milieu de matinée pour laisser place à une chaleur humide désagréable. Notre but du jour est Castillos, où il doit y avoir une banque pour qu’on puisse retirer de l’argent. Mais avant nous passons à Punta del Diablo, un village connu pour ses plages. Nous savons que c’est la saison basse, mais nous espérons quand même y retrouver un café. Autre déception, Punta del Diablo est presque complètement mort. C’est un assez grand village qui semble être une accumulation anarchique de maisons de vacances pour touristes, d’hôtels et hostels, les cafés et restaurants sont fermés, la plage déserte.

Punta del Diablo, la plage déserte

Nous trouvons un magasin ouvert où nous achetons des empanadas que nous mangeons sur la terrasse d’un bar fermé, puis nous continuons notre chemin vers Castillos, où nous arrivons en milieu d’après-midi, fatigués et transpirants à cause de la chaleur humide.

La route en direction de Castillos

Nous passons au bancomat, qui ne prend toujours par nos cartes suisses mais heureusement ma carte allemande, puis nous allons nous installer au seul hôtel de la ville. Le prix est un peu plus élevé de ce qu’on est d’accord de payer d’habitude, mais la chambre est assez confortable et la qualité est supérieure à ce qu’on a connu au Brésil. Après une bonne douche (avec de l’eau bien chaude et une bonne pression) je m’effondre sur le lit pour une sieste pendant que Miguel va faire les courses au supermarché. Nous avons aussi besoin de faire la lessive, mais ici les laveries self-service n’existent pas. Le propriétaire de l’hôtel organise donc une personne qui fera notre lessive le jour même, mais il y a un malentendu sur le prix (dû surtout à notre maîtrise imparfaite de l’espagnol) et nous finirons par payer autour de 20 Euros pour une machine de lessive – la lessive la plus chère qu’on n’ait jamais faite. Au moins la sensation est agréable le lendemain matin, quand on peut mettre nos t-shirts propres et surtout complètement secs !

Scène typique uruguayenne – toujours avec le maté.

Pour dîner nous cherchons un restaurant, et après quelques tours en ville et avec l’aide de la vendeuse d’un café à glaces nous arrivons dans une pizzeria. L’Uruguay a été peuplé de beaucoup d’immigrants italiens, ils aiment donc tout ce qui est pizza et pâtes.

Le lendemain on se permet une « grasse matinée » jusqu’à 7h30. On prépare nos sacoches, puis on descend à la salle de petit-déjeuner vers 8h10. Une dame est juste en train de préparer le buffet de petit-déjeuner, ça nous semble bizarre, on nous a dit que ça commençait à 7h15. Enfin bon, on se dit qu’ici les choses sont peut-être un peu plus détendues… On remarque aussi que l’horloge de la salle à manger n’est pas juste, elle a une heure de retard. « Ils ont peut-être oublié de la changer en passant à l’heure d’été ». La télé est allumée, ils passent les nouvelles. Tout à coup je remarque que l’heure est marquée en bas à droite sur l’écran et il est – 7h15 ! Il y a bien une heure de décalage entre le Brésil et l’Uruguay depuis que l’Uruguay a arrêté de passer à l’heure d’été, et on n’a pas remarqué…

Donc malgré notre grasse matinée, un deuxième passage au bancomat et un passage à la boulangerie, il n’est que 9 heures quand nous quittons la ville. Pratique, ça ! Nous prenons une route peu fréquentée plus proche de la côte. Le ciel est couvert, mais il fait plus frais et nous retrouvons un peu les petites maisons en bord de route que nous avons bien aimé au Brésil.

Typique Uruguay!
Vaches sous les palmiers, ça fait bizarre pour une suisse…
Le père vient chercher les enfants à l’école de campagne.

C’est au milieu d’une route toute droite que nous arrivons aux 5000 kilomètres sur le compteur. Peu après nous prenons une route non asphaltée pour aller voir le village de Valizas, autre village de plage très tranquille en cette saison basse, mais avec un peu plus de vie que Punta del Diablo. Il y a un café fermé sur la plage, mais nous utilisons sa jolie terrasse pour notre picnic du matin. Pour le picnic de midi, nous passons à une autre plage, où il y a quelques maisons de vacances fermées.

Au village de Valizas

Après plusieurs montées et descentes (toujours courtes, ce sont toujours des petites collines !), nous arrivons à La Pedrera. Il y a beaucoup de flèches et d’affiches pour des maisons à louer et des hostels, mais pas facile de savoir ce qui est ouvert.

Nous finissons par demander au magasin, et on nous dirige vers un hostel qui est bien sympathique. Nous passerons 3 nuits dans une de leurs chambres doubles, à nous reposer, à écrire et à nettoyer les vélos. Nous faisons un tour à un village plus grand, La Paloma, pour trouver un magasin qui aurait une pompe à vélo avec manomètre (pas trouvé…). Nous allons aussi nous baigner à la plage quand le soleil ressort et qu’il fait de nouveau chaud.

Epave de bateau sur la plage de la Pedrera
Nettoyage de vélo sur la terrasse du hostel
Camping cars à La Pedrera: à gauche la version argentine, à droite la version brésilienne.

Bien reposés, nous reprenons la route pour une étape courte en direction de Rocha. C’est un jour avec un vent de face assez fort, nous allons donc passer la nuit à Rocha pour attaque une plus grande étape demain quand le vent aura faibli. Rocha est une petite ville assez vivante, ça nous fait du bien après tous les villages un peu morts en bord de mer. Nous nous installons à l’hôtel, allons manger un asado uruguayen à midi (viande de bœuf grillée), faisons le tour des magasins de vélo pour trouver une petite bouteille d’huile de chaine, puis passons la fin de l’après-midi dans la cour intérieure de l’hôtel à essayer de finir un post pour le blog (échec à cause d’internet désespérément lent) et à nettoyer la chaine du vélo (Miguel). Le soir nous goûtons pour la première fois un chivito, sorte de hamburger uruguayen.

A Rocha, les voitures se garent d’un côté, les vélos de l’autre.

Le lendemain matin nous partons tôt, à 7h15 nous sommes sur les vélos et pédalons en direction de Punta del Este. C’est le weekend, il y a de la circulation dans le sens inverse et pour une fois les voitures neuves sont dans la majorité. On s’imagine que ce sont les citadins de Montevideo qui partent aux plages pour le weekend. Dans notre sens il y a un peu de trafic de camions et de bus, ils nous forcent parfois à rouler sur la bande d’arrêt d’urgence même si elle n’est pas de bonne qualité, mais ici les gens semblent avoir beaucoup moins d’égard envers les cyclistes qu’au Brésil. En plus mon vélo fait un bruit bizarre, ou plutôt une sensation dans les pédales, depuis que j’ai nettoyé ma chaîne. On s’arrête deux fois en bord de route pour inspecter le vélo mais on ne trouve rien (le lendemain je chercherai sur Google et trouverai que je ne suis pas la seule à avoir ce problème, mais que ce n’est probablement rien de grave…). C’est seulement quand nous tournons vers une route plus tranquille que j’arrive enfin à profiter du paysage.

Dans un pays où la plupart des routes sont droites, chaque virage est une exception!

En arrivant à la côte, le décor change. Nous nous approchons de Punta del Este, haut-lieu pour les riches (et ceux qui aimeraient l’être) d’Amérique du Sud. Grosses voitures, cafés branchés, magasins chers. Il y a même une boulangerie française où nous achetons un pain (un peu trop cher pour la qualité). Les maisons de vacances sont de toute sorte de styles, ça va du chalet en bois au petit château princesse, en passant par la maison hollandaise. La route mène le long de la plage, prisée par les surfeurs. Nous nous y installons pour le picnic, mais le soleil tape et nous devons nous construire une petite « cabane » avec notre drap de plage, pour trouver un peu d’ombre.

Nous traversons un pont rigolo et arrivons au camping.

Le camping est aussi en mode « hors-saison » mais les choses fonctionnent, il y a une douche chaude et propre, et chaque emplacement a sa petite table et le barbecue (essentiel en Uruguay !). Nous passons le reste de l’après-midi à faire un feu, faire un gâteau de banane au feu de bois, griller des saucisses, et à réanimer notre réchaud qui arrête de fonctionner (le filtre à essence était bouché…).

Le lendemain matin on part vers Punta del Este. Même maintenant en saison basse il y a du monde, surtout devant la fameuse statue de la main qui sort du sable, c’est donc raté pour la jolie photo. Puis on circule entre les gratte-ciels, aux noms tel que Beverly Tower, Coral Tower, Millennium Tower, et…

On continue le long de la mer, nous sortons gentiment de Punta del Este et traversons des villages plus simples. Des collines commencent à apparaître, dont le Pan de Azúcar, troisième « montagne » de l’Uruguay. Nous passerons entre deux de ces collines pour arriver de nouveau en bord de mer, à Piriápolis.

Piriápolis a été une des premières villes de plage en Uruguay, avec son grand hôtel construit dans les années 1930. Un peu en arrière, une petite ville avec des quartiers résidentiels tranquilles, aux routes parfois non asphaltées, avec de petites maisons où les gens font leur asado en ce dimanche après-midi.

Au centre de Piriápolis
Hotel Argentina à Piriápolis

Nous nous installons au camping, aussi de bonne qualité, et partons à la recherche d’un magasin ouvert, ce qui n’est pas tout simple un dimanche. Nous finissons par en trouver un et repartons avec des saucisses et quelques légumes à griller. Nous passons donc une deuxième soirée avec feu et grillades, et cette fois je m’essaie au pain au feu de bois (conclusion : à améliorer…).

Nous partons pour notre dernière étape avant d’arriver à Montevideo. Alors qu’au début nous roulons encore sur une route tranquille qui traverse des villages calmes, nous rejoignons rapidement une route à 2×2 voies, assez impressionnante mais encore relativement calme, et avec de l’espace pour nos vélos. Nous faisons une pause de midi à la plage de Cuchilla Alta, complet avec bain à la mer – cela faisait longtemps qu’on n’avait pas fait de bain de midi !

On continue sur notre « autoroute » qui n’est pas très intéressante, à part quelques curiosités.

Qu’est-ce qui pourrait se cacher là-derrière?
Envie d’acheter une voiture?

Le trafic augmente en intensité et nous sommes contents d’arriver à Parque del Plata où nous voulons camper. Le premier camping est juste à côté de la route et ne nous donne pas très envie. Le deuxième endroit marqué sur notre carte comme camping est en fait un camp de vacances pour enfants – dommage, ça avait l’air sympa… La gérante nous dirige vers un troisième camping, mais qui pour finir n’existe plus. Nous décidons alors d’essayer de trouver un endroit de camping sauvage – nous avons lu sur plusieurs blogs de cyclovoyageurs que le camping sauvage était très répandu en Uruguay, et en général toléré. Nous allons donc demander conseil à deux dames qui nous ont dit bonjour quand nous avons passé à côté de leur maison un peu avant (Miguel avait l’espoir qu’elles nous laissent camper dans leur jardin…). Elles nous conseillent d’aller camper à côté de la rivière, en nous assurant que cela ne dérangera personne. Nous confirmons cela avec le propriétaire du magasin où nous allons faire nos courses, il nous conseille de nous installer sur la plage de la rivière. La plage est effectivement jolie, et après quelques hésitations (surtout parce qu’il y a quand même pas mal de monde sur la plage) nous décidons de nous y installer. Nous allons nous laver à l’eau salée (nous sommes juste à côté de l’embouchure de la rivière dans la mer), et préparons à manger en attendant que la nuit tombe pour monter notre tente. C’est joli, c’est calme, on regarde les étoiles, et on s’agace parce qu’il y a du sable partout (le côté moins « romantique » du camping à la plage…). Plusieurs personnes sont venues voir la super-lune, mais elle est cachée derrière des nuages… elle n’émergera qu’autour de minuit pour illuminer toute la plage.

Dîner à la plage

Après une nuit tranquille, nous partons en direction de Montevideo. Tout d’abord, nous partons à la chasse au Wifi, car nous avions un hébergement organisé par warmshowers mais devons confirmer que la personne ait effectivement confirmé. Alors que normalement nous trouvons Wifi partout en Uruguay, aujourd’hui nous passons 4 station-service qui n’ont ni café ni Wifi. De plus, nous sommes de retour sur notre « autoroute » (qui s’appelle IB – interbalnearia) et la circulation est dense. Nous roulons sur la bande d’arrêt d’urgence, qui nous permet d’être relativement tranquille, mais tout d’un coup nous nous trouvons face à un panneau d’interdiction pour vélos. Il est permis de marcher ici, mais pas d’y rouler à vélo… allez comprendre…. Faute d’alternatives (la seule aurait été un énorme détour par le nord) nous continuons. Plus tard nous saurons que ces panneaux sont récents et ont été installés suite au décès d’un cycliste sur cette route (il a été renversé par un automobiliste alcoolisé et qui avait pris des somnifères…). Nous quittons la IB pour ce que nous pensons être une route plus tranquille qui mène en direction de la plage. Mais là aussi, la circulation est dense et en plus il y a tout le temps des croisements et des feux de circulation, il faut être très prudent surtout que de loin pas toutes les voitures sont en bon état !

Interdit pour nous! Ici la route est encore tranquille…

C’est sur cette route poussiéreuse et bruyante que nous trouvons un café qui a l’air de rien de l’extérieur, mais qui est en fait très sympathique et où nous passons un bon moment à boire du thé et à enfin lire nos mails, puis à rechercher un logement à la dernière minute car notre hôte warmshowers nous a visiblement laissé tomber… Heureusement nous trouvons Alvaro sur Couchsurfing qui nous confirme rapidement qu’il peut nous héberger, et nous repartons soulagés affronter le dernier bout de route.

Il est difficile d’éviter la circulation à l’entrée de Montevideo, nous choisissons une route qui traverse des quartiers résidentiels mais qui est quand même très fréquentée. Nous avons l’impression que les gens n’ont pas beaucoup d’égard pour les cyclistes, ils nous dépassent sans ralentir et sans regarder ce qui vient en face. En entrant dans la ville il y a les bus et les taxis en plus, qui pensent être prioritaires sur tout le monde, et pour qui on ne semble même pas exister.

Enfin arrivés!

En fin d’après-midi nous arrivons enfin au centre, et nous nous posons à l’ombre dans un parc en attendant que notre hôte puisse nous recevoir. Contents d’être arrivés, contents d’avoir un logement où nous pouvons prendre la douche, cuisiner, faire la lessive et nous sentir à l’aise, contents d’être dans une ville qui va nous offrir un peu de sa culture avant qu’on continue sur les routes de campagne. Par contre, le lendemain de notre arrivée à Montevideo, une vague de froid arrive et nous oblige de sortir de nouveau les doudounes !

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