Comme des oiseaux

Nous avons décidé de fuir l’hiver européen, comme les oiseaux migrateurs. Pour cela, nous avons volé, comme les oiseaux, mais comme nous n’avons pas d’ailes nous avons eu besoin d’un peu d’aide. Nous nous sommes d’abord posés sur le continent africain, puis avons traversé l’Océan Atlantique pour nous retrouver au printemps brésilien.

Récit de l’étape de Lisbonne (Portugal) à Rio Grande (Brésil), en passant par Casablanca (25/10 au 3/11/2016)

Après un mois sans pédaler, ça commence à démanger dans les jambes. Non pas qu’on n’ait rien fait pendant ce mois – vacances en famille, visites et préparation de la suite du voyage nous ont bien occupés. Mais il est temps de reprendre les pédales. Nos vélos reçoivent d’abord un check-up chez le mécanicien – mes freins seront enfin bien réglés et je reçois une nouvelle béquille qui sécurisera mieux mon vélo à l’arrêt. Merci Bruno de Cenas a Pedal ! Puis nous attaquons avec du plastique-bulle, du carton et beaucoup de scotch. Trois vols et deux escales, il faut bien protéger tout ça.

Le 25 octobre c’est parti pour le premier vol Lisbonne-Casablanca. Nous avons trouvé des billets d’avion pas chers pour le Brésil avec Royal Air Maroc, le prix à payer est de passer la nuit à Casablanca – dîner, nuitée et petit-déjeuner inclus dans le prix du billet ! Le check-in avec nos vélos se passe mieux que prévu. Un seul moment d’angoisse, quand la dame des bagages spéciaux insiste qu’il faut absolument enlever les roues… car les vélos n’entreraient pas dans le scanner. Au même temps la chère dame ne sais pas combien mesure son scanner… J’avais lu qu’il faisait 90 cm de large et on est sûrs que nos vélos font moins, donc avec un peu d’insistance de notre part on peut essayer – et ça passe ! Ouf, on n’aurait vraiment pas eu envie de déballer ces deux jolis paquets.

Nos vélos en train d’être chargés dans l’avion à Lisbonne.

Arrivés à Casablanca après un vol court, nous passons les formalités d’immigration et partons à la recherche du guichet « transfert et hébergement » de Royal Air Maroc, que nous finissons par trouver avec l’aide d’un policier. Nous ne sommes pas les seuls à faire escale ici, plusieurs personnes attendent déjà. Les choses semblent être organisées par un monsieur au visage très gentil mais qui ne dit rien, il faut un peu deviner les choses – attendre ici, le suivre, attendre encore, aller vers le bus où il n’y a pas assez de place pour tout le monde, attendre qu’un autre monsieur qui ne dit rien téléphone à encore un autre monsieur, attendre qu’un deuxième bus arrive. Puis ce sont 90 minutes de route jusqu’au centre de Casablanca où se situe l’hôtel où nous sommes logés en demi-pension. La circulation est dense et la façon de conduire marocaine assez intéressante… Arrivés à l’hôtel, appelé (assez prétentieusement) Oum Palace, c’est le même bazar qui continue, il faut jouer les devinettes pour savoir quel papier il faut remplir et à qui il faut le donner. Mais pour finir nous avons notre chambre et il reste assez de temps pour aller faire un tour dehors avant de se jeter sur le buffet du dîner. Nous nous promenons dans la médina de Casablanca, les magasins ne sont pas très intéressants, ne vendant que du chinois, mais les petites ruelles sont sympathiques. Nous admirons l’immense mosquée Hassan II, puis revenons à l’hôtel en passant par un marché où on achèterait bien des bonnes choses à manger, mais nous n’avons pas retiré d’argent marocain.

L’intérieur de la mosquée Hassan II.

Le lendemain matin nous (et beaucoup de brésiliens) sommes reconduits à l’aéroport, et nous prenons notre avion pour Rio de Janeiro. A part une heure de retard parce qu’ils ont mal compté les passagers et doivent recompter de nombreuses fois, le vol se passe sans problèmes et il nous a même permis de combler une lacune majeure dans notre culture du film français – nous pouvons enfin dire que nous avons vu le Dîner des Cons.

Magnifique vue au dessus de l’Atlantique.
L’arrivée à Rio de nuit.

Nous arrivons à Rio le soir et récupérons nos vélos et bagages. Tout semble en ordre, quelques coups de scotch en plus, hop dans le scanner de la douane (« Ce sont des vélos de compétition? Ils sont en carbone ? Non – alors bon voyage ! »), et nous voilà à zigzaguer avec nos affaires jusqu’au comptoir de LATAM, qui pour finir ne peut pas faire le check-in le soir avant. Il faut donc prendre les vélos à l’hôtel, ce qui n’enchante pas le chauffeur du shuttle, mais comme il est brésilien il se laisse convaincre facilement et les vélos finissent en travers sur les bancs du minibus pour les 5 minutes de route jusqu’à l’hôtel, où tout est très efficace aussi. Ouf, au moins ici les gens parlent, plus besoin de deviner les choses !

Le lendemain matin nous repartons à l’aéroport, le check-in avec LATAM se passe sans souci (sauf qu’ils nous ont fait payer une fortune pour transporter nos vélos, les voleurs). Maintenant nous savons que nos vélos emballés (+une sacoche emballée avec) pèsent 24 et 25 kg, ce sont vraiment des poids lourds !

Nous arrivons à Porto Alegre en fin de matinée, et déballons tout de suite nos vélos dans le hall des bagages. La bonne nouvelle : tout est entier, rien ne manque, nous pouvons pédaler !

Notre coin de mécanique dans le hall des bagages.

Une heure plus tard nous quittons l’aéroport et pédalons en direction du centre. Cela fait toujours un peu peur de s’imaginer pédaler directement depuis l’aéroport (pas toutes les villes sont comme Genève où il y a une piste cyclable entre le centre et l’aéroport…), mais une fois sur la route ça se passe bien. Nos vélos spéciaux en sont aussi pour beaucoup, ces objets inconnus font ralentir beaucoup de monde pour regarder et on nous dépasse avec du respect. Une heure plus tard nous arrivons chez Thiago, notre hôte warmshowers, qui nous héberge avec son colloc Leonardo. Les deux sont étudiants en philosophie et très sympathiques, nous passons deux jours agréables dans cette ville. Nous faisons divers achats, nous organisons nos sacoches, nous rencontrons une amie (Renata), nous allons manger des Xis (version brésilienne du Cheesburger ou Xisburger) et boire des verres avec Thiago et un ami avec qui il a fait Porto Alegre-Buenos Aires à vélo.

C’est le printemps à Porto Alegre!

Le temps passe trop vite, on aurait envie de rester plus longtemps, mais les pédales appellent et on a envie de découvrir ce pays à vélo. Nous partons donc le samedi matin sous le soleil, sur une piste cyclable qui sort de la ville. On s’arrête à une station à essence pour retirer de l’argent, les gens s’intéressent à nous, mais contrairement à l’Europe (où ils s’intéressaient surtout aux vélos), ici ils posent des questions sur notre voyage, d’où on vient, où on va, c’est bien plus sympathique et du même coup j’ai un cours intensif en portugais parlé car ici les gens parlent peu anglais, et même avec ma tête de blonde je pourrais bien être brésilienne (il y a eu beaucoup d’immigration d’Allemagne et d’Europe centrale dans le sud du Brésil).

A la sortie de la ville, nous croisons une procession de Gaúchos.
Une piste cyclable parfaite!

Nous sortons peu à peu de la ville, mais la route reste assez fréquentée et en une journée on respire probablement plus de particules fines qu’en trois mois en Europe. Nous nous arrêtons à côté d’un parc pour manger notre picnic, à la fin les gardiens du parc viennent parler avec nous et on fait des photos ensemble.

Peu à peu la route devient plus tranquille. Nous sommes positivement surpris par les chauffeurs brésiliens qui, contrairement aux européens, roulent majoritairement avec les phares allumés, ce qui est bien agréable pour nous cyclistes car ils sont beaucoup plus visibles dans nos rétroviseurs, si importants pour notre sécurité. Ils nous laissent aussi beaucoup d’espace en doublant, et on a droit à plein de bonjours et encouragements.

Notre premier péage à vélo!
Sur la route, ici avec une généreuse bande d’arrêt d’urgence.

Après le village d’Aguas Claras nous prenons une route sableuse sur 4 km pour arriver à un camping à côté d’une lagune, la Lagoa Azul. Nous comprenons vite que les standards des campings ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en Europe… Il s’agit plutôt d’une aire de récréation avec des barbecues, une plage et (en été) un bar, où on peut aussi camper. Maintenant en basse saison, nous sommes les seuls. Il y a une seule douche fonctionnelle et elle n’a visiblement pas été nettoyée depuis fort longtemps. Le prix d’un peu plus de 13 Euros nous fait regretter les campings municipaux français… Mais le côté positif est que l’endroit est assez idyllique, et nous pouvons utiliser les robinets d’eau et l’électricité. Pour le dîner nous arrivons même à nous faire livrer des Xis et une bière depuis le café de la route principale. Tout compte fait, nous passons donc une première nuit de camping assez agréable au Brésil.

Premier camping au Brésil!

Le lendemain nous partons tôt, toujours sous le soleil, direction la côte. Des panneaux annoncent des « campements » d’indigènes, on voit effectivement des huttes assez pauvres au bord de la route et ils semblent vendre un peu d’artisanat. Un aspect assez triste. A Capivari on s’arrête au supermarché, pour une fois juste avant l’heure de fermeture, puis on prend la route 101 vers le sud. On a le vent dans le dos, la route est beaucoup plus tranquille qu’avant, on avance bien. Le paysage est plat comme une crêpe, beaucoup de champs et de rizières, aussi des vaches et des chevaux, des petites fermes, quelques petits villages, beaucoup d’églises évangéliques.

Vue typique depuis la route
Vue typique depuis la route

A Bacopari nous quittons la route pour rejoindre une autre lagune qui nous a été conseillée. La route est mauvaise, le vent vient de face, c’est un peu la lutte pour arriver jusqu’au village.

La vue est belle mais la route est dure!

Avec les pluies du mois d’octobre la lagune porte beaucoup d’eau et la plage est complètement submergée. Le vent devient carrément tempétueux, on essaye d’aller vers les dunes pour voir l’Atlantique, mais c’est impossible à cause du vent violent qui nous offre au même temps un peeling gratuit au sable.

La lagune qui ressemble à la mer, et le vent (regardez mon fanion!)

Ce semble être une destination assez touristique en été, il y a plusieurs campings et pousadas (gîtes ou maisons d’hôtes), mais maintenant la plupart sont encore fermés. Nous faisons le tour d’un camping, mais il ne semble y avoir personne, et après avoir vu les sanitaires nous nous tournons vers une pousada que quelqu’un du village nous a conseillée. Ils nous proposent une chambre à 40 Reais (même pas 12 Euros), on est contents jusqu’à ce qu’on l’ait vue…

Deux lits (un simple, un double) dans un espace minuscule, une petite salle de bains sale, une cuisine vraiment sale, les poubelles pas vidées, juste un drap sur le lit et il a clairement déjà été utilisé plus qu’une fois… Mais nous n’avons pas vraiment d’autre alternative, alors nous restons. La dame vient quand même balayer un peu le sol, on n’a pas compris si c’est pour nous faire plaisir ou si c’est l’état normal de ce genre d’hébergement. Le drap du lit est tellement dégoûtant que nous décidons de le laver à la main, même si nous dormirons avec nos sacs à viande et sacs de couchage. Plus tard la dame propose de nous apporter des couvertures, on dit non merci car si elles sont dans le même état que le reste ça ne servira pas à grand-chose ! Au moins nous sommes protégés du vent qui est vraiment violent, et nous pouvons cuisiner.

Le lendemain nous retournons à la route principale, et continuons vent dans le dos et sous le soleil. Nous volons presque comme les nombreux oiseaux qui vivent dans cette région riche en lagunes. Nous profitons pleinement des belles vues sur ce paysage très vert et toujours plat, c’est un peu comme si on avait passé l’Irlande sous le fer à repasser. Il doit y avoir 100 fois plus de vaches que d’humains ici ! Vers 10 heures nous croisons un café-magasin-restaurant, nous nous y arrêtons pour notre deuxième petit-déjeuner. Le café est officiellement encore fermé, mais le propriétaire adorable appelle sa femme qui nous prépare des cafés au lait bien chauds et des toasts au fromage et au jambon. On passe un moment très sympathique à parler avec eux, ils ont déjà vu passer pas mal de cyclistes et nous racontent leurs histoires. Il y aurait même un couple (français ?) en tandem couché qui aurait passé deux jours auparavant ! Après un peu plus de route nous nous arrêtons à côté d’une station service-restaurant-magasin (en gros, ces stations de bord de route qui ont tout) pour faire picnic et cuire notre pain sur le réchaud.

Lieu de picnic à côté d’une station-service
En traversant la route à son rythme, cette tortue a obligée les camions à faire zig-zag.
Quelques kilomètres de route en mauvais état
Un des très nombreux oiseaux dans cette région

En milieu d’après-midi nous arrivons déjà à la petite ville de Mostardas où nous voulons passer la nuit. Un monsieur nous propose d’aller au camping, mais nous avons plutôt envie d’un petit hôtel et nous partons à la recherche. Nous nous adressons à la « Casa do turista », qui semble être un café et lieu d’information. Elle est fermée, mais le propriétaire du bâtiment nous donne gentiment quelques recommandations. Nous faisons le tour de quelques hôtels et en trouvons un qui nous plaît, avec des chambres propres, et nous pouvons même y faire une lessive. Mostardas est une petite ville bien sympathique, aux maisons colorées, avec quelques magasins où nous trouvons ce qu’il nous faut (piles et un adaptateur), et un petit restaurant pour le dîner. Après l’expérience de la nuit précédente, cela fait du bien !

Dans la petite zone piétonne de Mostardas

Le lendemain nous savons que la pluie va arriver l’après-midi, nous partons donc de bonne heure. Nous savons qu’il y a une pousada à Bojuru, 82 km plus loin. La route nous conduit à travers un parc national. Avec un véhicule approprié, des binoculaires et un peu de patience ce serait un endroit idéal pour observer les oiseaux.

En fin de matinée nous nous arrêtons dans un café à Tavares, autre petite ville sympathique. Quand nous repartons sur la route, ça commence déjà à sentir la pluie…

Le paysage change un peu, nous voyons maintenant plus de forêts de pins et nous voyons passer des camions chargés de bois. Peu après 12 heures, nous commençons à sentir les gouttes tomber. Juste le temps de sortir les vestes de pluie, et il se met à pleuvoir. Au début assez légèrement, donc nous ne mettons pas nos pantalons ni les surchaussures. Mais la pluie devient rapidement plus forte, et c’est trop tard pour les mettre, on arrivera les pantalons et les chaussures complètement trempés ! En plus de la pluie, il commence à y avoir du vent, puis nous voyons des éclairs et entendons des coups de tonnerre. Nous décidons de continuer jusqu’à Bojuru sans nous arrêter pour manger – de toute façon ce serait difficile de trouver un endroit abrité.

Nous arrivons à Bojuru en début d’après-midi, complètement trempés. C’est un village minuscule, il est donc facile de trouver la Pousada Lucas. De première vue elle a l’air fermée… nous demandons à des femmes dans la rue qui nous confirment qu’elle est bien ouverte, et qu’il faut s’adresser au premier étage. Une petite dame nous ouvre alors et commence tout de suite à parler non-stop. Pour elle on doit être des fous à faire du vélo sous la pluie, on risquerait de tomber malade, surtout pour une femme… Elle descend avec peine les escaliers pour nous montrer une chambre au rez de chaussée pour qu’on puisse y mettre nos vélos. Pour elle, hors de question de laisser les vélos dans l’entrée de la maison, même attachés. Quelqu’un pourrait venir les voler ! Une belle démonstration de la méfiance qu’ont les gens ici envers les autres, ils sentent le danger partout, même dans le plus petit des villages où tout le monde se connaît. La chambre qu’elle nous propose n’est que marginalement meilleure que celle à 40 Reais d’il y a deux jours, mais au moins les draps ont l’air propres. Dans la douche traîne encore toute une collection de savons des utilisateurs précédents (y compris leurs poils)… Elle veut 80 Reais pour cette espèce de grotte, on dit que c’est hors de question et on arrive à 60.

Notre chambre. Pour la nuit, on rentrera encore les deux vélos dedans!

Il n’y a pas d’électricité dans tout le village à cause des orages, nous prenons donc une douche froide (pour ceux qui ne connaissent pas les douches brésiliennes, il y a uniquement une circulation d’eau froide qui est chauffée directement dans la pomme de douche qui est relié à l’électricité – totalement à l’encontre de tout ce qu’on a toujours appris sur ne pas mélanger eau et électricité !).

Nous passons l’après-midi dans la boulangerie en face, puis dans la chambre à essayer à faire sécher nos habits avec l’air conditionné (sans grand succès), à lire et à écrire. Le soir nous allons au seul restaurant du village, on a l’impression qu’il est ouvert seulement pour nous. Le monsieur nous invite à nous asseoir, mais il n’y a pas de menu ni de prix. Après un peu d’attente, il revient avec le plat brésilien « typique » : viande, frites, riz, haricots noirs et salade. A la fin c’est prix à la tête du client (40 Reais –  « normalement ce serait 50 mais je fais un prix spécialement pour vous »). Quand nous nous couchons, c’est de nouveau la tempête dehors, pluie forte, vent et orages. Nous utilisons les serviettes que la dame nous a gentiment prêtés pour éviter que l’eau rentre sous la porte… et nous nous endormons en espérant que le village ait un bon système de drainage et qu’on ne va pas se réveiller dans un lac.

Le lendemain matin la pluie s’est arrêtée, le village n’est pas inondé et on peut repartir.

Peu à peu le ciel se dégage. Au même temps, le vent se lève de nouveau et cette fois il vient du sud-ouest, donc nous l’avons presque en face. Cela devient assez désagréable et fatigant à pédaler contre le vent, nous sommes donc heureux de trouver un banc protégé par un gros buisson où nous pouvons manger à l’abri du vent.

En quittant notre banc abrité du vent
Paysage typique

L’après-midi le vent devient violent et il souffle de côté. On a parfois l’impression de pédaler penchés vers le côté, et les rafales nous poussent vers le milieu de la route et nous aspergent de sable. Seulement quelques rares endroits protégés par des arbres ou des haies nous offrent un peu de répit. Même les oiseaux n’arrivent plus à voler ! Nous arrivons à São José do Norte épuisés et couverts de sable. A la base nous voulions y prendre le bateau pour Rio Grande, mais à cause du vent il n’y a pas de bateau. La lagune ressemble presque à une mer, et le bord du port est déjà inondé.

Nous partons alors trouver un hébergement. Il y a plusieurs hôtels dans la ville, qui nous paraissent un peu chers comparés à la qualité des chambres. Un monsieur dans la rue nous indique une pousada qu’il décrit comme pas cher et propre (je dois dire que l’aspect du monsieur me fait douter sur sa définition de « propreté »). Il se trouve que c’est un très bon choix, une maison d’hôte tenue par un couple très sympathique qui nous donne une petite chambre qui est effectivement plus ou moins propre et calme, à un prix un peu moins cher que d’habitude. Nous pouvons donc sécher nos habits toujours mouillés et passer une bonne nuit calme et reposante.

Le lendemain matin nous partons vers le port et prenons le bateau pour Rio Grande.

Vue sur São José do Norte

Nous ne pédalons pas beaucoup car nous allons tout de suite nous installer dans un hôtel proche du port, le Paris Hotel, car nous avons besoin d’un jour de repos après la journée fatigante d’hier (et nous avons besoin d’un peu de temps pour écrire ce blog). Le Paris Hotel est un des plus vieux hôtels de la ville, et après avoir lu les commentaires sur Tripadvisor nous nous attendons à quelque chose de vraiment pas terrible. Mais quelle bonne surprise ! Nous sommes très aimablement accueillis, on nous montre plusieurs chambres et nous pouvons choisir, l’hôtel est très beau, la chambre spacieuse et propre… Nous passons une journée reposante à nous promener en ville, faire quelques courses, et écrire.

La cour du Paris Hotel
Un parking de vélos à Rio Grande
Rio Grande est plein d’architecture coloniale. Ici l’église Nossa Senhora do Carmo.

Le soir nous décidons d’aller manger dans un « vrai » restaurant typique d’ici. C’est un restaurant un peu plus cher, ça se voit tout de suite au type de clients qui sont plutôt de la classe moyenne-haute. Nous nous asseyons, mais il n’y a pas de menu. Des plats commencent à arriver – salade, spaghetti, polenta, puis diverses viandes grillées. Dès qu’un plat est vaguement vide, ils en amènent un nouveau. C’est bon mais tellement de nourriture ! Pour accompagner, nous avons droit à un petit spectacle devant nous : Une famille arrive, parents, trois garçons et la nounou (au Brésil, dans les familles aisées, il est encore courant d’employer une nounou 24h/24 pour l’éducation des enfants). Le père a visiblement pas envie d’être là et tire la tronche. La mère essaye de faire un peu de conversation avec la nounou, qui elle est occupée avec le plus petit des trois garçons. L’aîné, déjà bien adolescent, se tient mal à table, boit du coca non-stop, et tient sa fourchette pire qu’un gamin de trois ans. Alors que tout le monde est encore en train de manger, le père demande l’addition, paie, et d’un coup tout le monde part, sans avoir terminé le repas. C’était un drôle de spectacle et ça valait la peine de venir à ce resto rien que pour ça !

Après cette journée de repos nous sommes prêts pour encore un bout de route droite à travers les champs brésiliens, toujours direction sud.

2 thoughts on “Comme des oiseaux

  1. Another continent, another adventure.
    Just wondering, do you think you get more or less wet when cycling a recumbent compared to a conventional bicycle? Do you have to dress differently?

    1. Hi Barry! We probably get wet about the same as on a conventional bicycle. The difference is that we get all the rain on the front, so having a jacket with a waterproof zip is essential. Otherwise we carry the same rain clothes: jacket, trousers, overshoes. About clothing: the advantage is we don’t need padded cycling pants 🙂 so we just use trekking/outdoor pants/shorts, nothing special (except for the shoes because we use clipless shimano pedals).

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